2. L’athlète & les fonctions cognitives, comment les évaluer ?

Après avoir découvert ce qu’étaient les fonctions cognitives, nous vous invitons aujourd’hui à comprendre comment les évaluer ! Et bien, figurez vous que ce n’est pas si facile que cela en à l’air… Pour faire simple, on ne sollicite que très rarement une fonction cognitive de manière isolée dans la vie de tous les jours, et encore plus chez le sportif.

Par exemple, si je pratique la boxe et que je dois apprendre un nouvel enchaînement, je dois faire appel à ma mémoire de travail pour retenir l’information rapidement, à la planification pour programmer mon mouvement et à l’anticipation pour savoir où placer mes coups et comment va réagir mon adversaire. Je dois également faire appel à l’inhibition pour ne pas reproduire un enchaînement déjà appris**.** Enfin bref, vous l’avez compris, le cerveau c’est complexe ! Mais l’approche scientifique part du principe qu’on peut déconstruire pour reconstruire. En gros, on peut étudier chaque fonction indépendamment pour prédire ce qu’il se passerait dans une situation réelle.

Ici, nous allons donc repartir sur les bases de la neuropsychologie et vous expliquer comment – en laboratoire – on évalue une fonction cognitive. Pour pouvoir aboutir à une réponse, notre approche est d’évaluer chaque fonction de manière isolée et, dans le cadre d’un exercice en particulier (on vous laisse imaginer comment nous les avons adaptés en réalité virtuelle 😉 ).

  • Les capacités de la mémoire de travail sont testées fréquemment à l’oral. Par exemple, lire une série de mots avec une classe à mémoriser en priorité (par exemple : mémoriser uniquement les animaux dans une série de 10 mots différents ). Pour être plus spécifique on peut s’intéresser à la mémoire de travail visuo spatiale, c’est une partie importante pour le sportif car elle retient les éléments saillants visuellement. Un test fréquemment utilisé est le test des blocs de Corsi : On dispose 10 blocs numérotés devant le participant, on touche un certain nombre de blocs dans un certain ordre et le participant doit restituer le bon ordre immédiatement.

  • Pour évaluer les capacités de mise à jour, on peut reprendre des tâches de rappel de la mémoire de travail comme vue précédemment. L’objectif est d’amener à effacer rapidement les “vieilles” informations enregistrées en mémoire pour ne garder que les nouvelles. On peut également ajouter des contraintes de temps avec un chronomètre par exemple, de quantité ou encore de distractibilité.

  • Pour évaluer l’inhibition, il existe de nombreux tests neuropsychologiques ( Go-No-Go, l’antisaccade, le Stop-signal…). L’objectif est de réussir à produire une réponse différente de celle produite automatiquement. Par exemple avec le test de Stroop, si je vous montre VERTBLEUROUGE et que je vous demande de m’indiquer la couleur du texte, est ce que vous y arriverez ?

  • Pour ce qui concerne la flexibilité mentale, ce sont des tâches dans lesquelles le participant doit manipuler de multiples consignes à la fois. Il existe également de nombreux tests pour évaluer la flexibilité mentale (le Plus-Minus, le Number-Letter, le local-global, le Color-Shape…). Par exemple avec le Trail Making Test, le participant doit relier des chiffres et des lettres dans l’ordre, le plus rapidement possible, en alternant les chiffres et les lettres (1A-2B-3C…).

  • La planification motrice est sollicitée dans l’ensemble des tests en neuropsychologie car le participant doit constamment préparer une réponse motrice pour donner une réponse. C’est la capacité à déterminer un objectif, à réfléchir à la manière de réaliser une action pour aboutir à l’objectif moteur avant-même d’initier l’activation musculaire. Un des tests les plus populaire est la tour de d’Hanoi qui consiste à déplacer des disques de diamètre différents sur trois tours différentes en un minimum de coup et avec des contraintes particulière (exemple : déplacer un disque à la fois, on ne peut placer un disque que sur un autre disque plus grand que lui ou sur un emplacement vide… ).

  • Finalement pour la mesure de l’attention, comme nous l’avons vu dans l’article 1, c’est une capacité large et divisée en plusieurs sous parties. Il est impossible de vous donner un test qui prend en compte toutes les capacités attentionnelles. En neuropsychologie, il existe plusieurs échelles d’évaluation spécifiques à chaque forme d’attention. Par exemple, on évalue la flexibilité attentionnelle lorsqu’on change de consigne régulièrement dans un exercice qui nécessite une concentration élevée. On évalue l’attention périphérique en élargissant le champ visuel de provenance des informations ou encore la charge attentionnelle en surchargeant d’information le participant.

Ainsi, comme vous pouvez le constater, évaluer les fonctions cognitives c’est pas facile… Mais c’est faisable ! Dans le cadre de Agon et les sportifs, les situations sont beaucoup plus complexes et nous avons choisis de nous concentrer sur la fonction cognitive qui prédomine dans chaque exercice d’entraînement cognitif. La suite au prochain épisode… !

Nous espérons vous avoir éclairé sur la méthode utilisée dans le cadre de l’évaluation des fonctions cognitives. Elles sont les moteurs du cerveau humain et les clés des meilleures performances.

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Références :

Livre blanc : Les modules de Réalité Virtuelle AGON pour Entraîner les Fonctions Cognitives chez le Sportif de Haut Niveau par Yvonne Delevoye, Tristan Lejay, Sirine Hassen.

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